Les Millésimes en Bourgogne

L’importance du millésime et la spécificité régionale

Avant toute chose, il est essentiel de rappeler qu’un grand vigneron fera chaque année de bons vins et que ce ne sont pas toujours les « bons » millésimes » qui font les « grands » vins ! Chaque millésime mérite donc toute votre l’attention. Un épicurien averti aura la pratique et l’ouverture d’esprit qui lui fera reconnaître « Le » beau flacon. Contre toute attente, les « petits » millésimes peuvent créer la surprise. D’ailleurs, à ce jour, la bouteille qui m’a laissé le plus grand souvenir est de 1986, année extrêmement difficile où l’on considère que la Bourgogne a signé un millésime médiocre.

Ceci dit, il ne faut pas non plus minimiser l’importance du millésime car, en Bourgogne encore plus que dans les autres régions, il va définir une des grandes lignes directrices des vins qui y sont produits. La sensibilité du Pinot Noir est telle que son emprunte se marque profondément, certainement plus que dans les autres régions.

En fonction du type de vin que l’on recherche, le millésime peut être d’une grande aide. Un millésime « chaud » présentera des vins avec un taux d’alcool élevé et des acidités basses. A l’inverse, un millésime « frais » montrera la tension et sculptera la palette aromatique. Ainsi, en fonction de votre humeur ou de l’association que vous recherchez, vous vous orienterez naturellement vers un millésime qui soutiendra les caractéristiques désirées.

Le millésime 2022 en Bourgogne

LES CONDITIONS CLIMATIQUES

Après un mois de février plus doux que la normale, la première décade de mars connaît un rafraîchissement, temporaire, car les températures repassent au-dessus de la normale à partir du 15 et s’y maintiennent jusqu’en fin de mois. La dernière décade de mars est particulièrement douce (+ 3.7 °C en moyenne) et stimule la reprise du cycle végétatif. Les premières pointes vertes en secteurs précoces sont observées dans les tous premiers jours d’avril. Mais une masse d’air froid, en provenance de Scandinavie, fait chuter les températures et des épisodes de gel surviennent dans les nuits des 3 et 4 puis des 9 et 10 avril. L’évolution du débourrement se trouve ralentie, bien que les températures remontent ensuite progressivement. Leur maintien au-delà des normales à partir du 12 permet une évolution rapide de la végétation.

Si, depuis le 12 avril, les températures moyennes sont restées au-dessus des normales de saison, elles s’envolent au cours de la première décade mai et se maintiennent à un niveau élevé : + 3 °C en moyenne. 2022 fait partie des millésimes les plus précoces, après 2020, 2011 et 2007. Les toutes premières baies vérées sont observées un peu avant la mi-juillet dans les parcelles les plus précoces. Les fortes chaleurs qui sévissent alors limitent le rythme de son évolution et il faut attendre la mi-août pour qu’elle soit totalement achevée sur la plupart des parcelles.

Les teneurs en sucres évoluent régulièrement au cours de la maturation des raisins. Un léger ralentissement du rythme se fait sentir entre le 14 et le 20 août avec l’arrivée des orages et la baisse concomitante des températures. Mais le retour d’un temps chaud et sec permet à la maturation de se poursuivre dans de bonnes conditions et les teneurs finales atteintes sont d’un excellent niveau.

LES VINS

Le millésime 2021 en Bourgogne

LES CONDITIONS CLIMATIQUES

Jusqu’au dernier jour de vendanges, l’année 2021 a été particulièrement éprouvante pour les hommes et en résulte une bien maigre récolte mais malgré cela, de beaux raisins. Les deux premiers mois de l’année alternent entre temps doux et temps frais mais restent plus arrosés que la normale. Les conditions météorologiques de ce début d’année favorisent un débourrement très précoce et les stades de pointe verte/une feuille étalée sont observés sur le Pinot Noir dès les premiers jours du mois d’avril. Un changement de temps radical et très brutal se fait sentir dans la nuit du 05 avril, apportant une grande masse d’air polaire et provoquant d’importantes gelées avec des températures allant de -5°C à -8°C, du 06 au 09 avril. Dans des proportions hétérogènes, la vigne est très impactée et le potentiel de production 2021 est très fortement diminué. Par chance, les températures de juin retrouvent des valeurs de saison et la floraison se fait très rapidement, favorisée par un temps chaud et sec. Malgré des températures chaudes, le développement de la vigne occasionne une coulure marquée, et réduit encore un plus le potentiel de rendement. Les pluies de juillet ne simplifient pas la tâche, la vigne ne cesse de pousser, demandant un travail important pour venir à bout des travaux en vert. La météo défavorable des premiers jours d’août retarde la véraison mais un soleil salvateur fait son apparition au milieu du mois et les premières baies vérées font leur apparition.

Les conditions favorables des quinze premiers jours de septembre permettent une belle évolution de la maturité des baies. Le choix de la date de récolte est particulièrement délicat. Les contrôles de maturité sont réguliers pour assurer un contrôle rigoureux des paramètres de maturité technologique, phénolique et aromatique. La maturité de la vendange est atteinte à la mi-septembre. Les rendements sont très hétérogènes et le verdict est sans appel, la charge de vendanges est très faible.

LES VINS

2021 est un millésime de vignerons, demandant une véritable technicité, une grande attention et une indiscutable précision. Les premières dégustations sont prometteuses et dévoilent le superbe équilibre dont les vins sont dotés. Les rouges sont délicats, présentant des grains de tanins d’une extrême finesse. Ils offrent une large palette aromatique, alliant des arômes de fruits rouges (groseilles, cerises, fraises, …) et notes légèrement épicées. La fraicheur de ces vins n’a d’égal que leur élégance.

Le millésime 2020 en Bourgogne

LES CONDITIONS CLIMATIQUES

Avec la fin de l’hiver et un printemps pluvieux qui permettra aux réserves d’eaux de se reconstituer, les températures mesurées sont bien supérieures aux moyennes saisonnières. 2020 s’annonce déjà comme une année totalement hors du temps, parmi les plus précoces des 20 dernières années. Déjà au mois d’avril, une pousse exceptionnelle nous fait passer du stade d’éclatement du bourgeon à celui 4-5 feuilles étalées, la vigne quant à elle présente un niveau de précocité rarissime, proche de celui de 1961. En mai, la pousse de la végétation se poursuit sur un rythme de 2 feuilles par semaine. Les vignes sont magnifiques et malgré le déficit de pluie en avril, les sols conservent de la fraicheur en profondeur. Un vent du Nord froid et sec s’installe à la mi-mai, la fleur passe rapidement pour les Pinots Noirs : à peine le temps de humer son doux parfum en ce 21 mai. Dès le mois de juin, des températures caniculaires se mettent en place jusqu’à la mi-août. Le manque de précipitations et les fortes chaleurs contribuent à un parfait état sanitaire mais les premiers signes de stress hydrique sont observés.
Il est temps ! Les contrôles de maturité sont formels. Les tanins sont soyeux, les baies goûteuses à souhait. Les raisins parfaitement mûrs sont magnifiques, prêts à rejoindre la cuverie. C’est donc à la mi-août que les vendanges commencent pour se terminer en début septembre.

Les rendements ont été largement bridés par la canicule mais en revanche, la concentration des jus est impressionnante. Les teneurs en sucres, en tanins et en acidités sont pour ainsi dire inédites en Bourgogne. C’est ici que tout le savoir faire des vignerons va se jouer et que nous pourrons apprécier comment ils auront agi pour peut-être parfois tempérer la vigueur de ce millésime plein de promesses.

LES VINS

Que de partitions se sont jouées au cours de cette année ! Il a fallu au vigneron toute la patience et la rigueur d’un chef d’orchestre pour composer ce millésime, lui donner l’harmonie, les justes nuances, les parfaites pulsations, pour en offrir une interprétation inoubliable. En rouge, les couleurs sont soutenues, des notes de fruits noirs sont présentes mais sans exagération. Les tanins sont de soyeux et délicats à intenses selon les vignerons, nés d’une maturité phénolique efficiente et de petits volumes de récolte. Les blancs annoncent de belles richesses et des équilibres prometteurs, les quelques petites pluies de fin août ont apporté complexité aromatique, finesse et fraicheur sur des notes exotiques.

Le millésime 2019 en Bourgogne

LES CONDITIONS CLIMATIQUES

Le premier trimestre 2019 a été marqué par la sécheresse et un ensoleillement très généreux. Le mois de février restera dans les annales de Météo-France comme l’un des plus ensoleillés depuis le début des mesures officielles en 1950. A partir de mars, des journées printanières et fraîches alternent. L’hétérogénéité hydrique des parcelles conduit à une pousse inégale d’un village à l’autre, d’une vigne à l’autre, d’un cep à l’autre. La nuit du 5 avril est longue… -3°C dès 1h du matin avec la brusque arrivée d’une masse d’air froid et de vent. Un méchant cocktail qui nous fait basculer d’une gelée printanière à une gelée noire ! Les dégâts sont difficiles à évaluer. S’ensuivent d’autres péripéties climatiques qui nous amènent à catégoriser le millésime 2019 à l’un des plus tardifs. La floraison arrive le 12 juin. A partir du 18 juin et jusqu’au 9 juillet, la canicule s’installe (43°C à la vigne le 27 !). Les conditions changeantes ont entrainé un développement hétérogène au point qu’il est impossible à ce stade d’envisager le décompte des 100 jours pour évaluer une date de vendange ! Une seconde phase caniculaire se met en place entre le 12 et le 26 juillet, les sols s’assèchent, la vigne souffre, les raisins brûlent. Les orages du 27 et 28 apporteront une pluie bienvenue.

Août offre ensoleillement et pluies, la véraison se met en place du 12 au 22. Les raisins se gorgent de sucres, la photosynthèse est efficace, le vent concentre les acidités. Septembre est chaud, très chaud et permet de rattraper un début de saison pour le moins difficile. Les contrôles de maturité confirment les observations : parfait état sanitaire, excellente maturité phénolique, les acidités tiennent bien, un magnifique millésime s’annonce !

Les vendanges commenceront à la mi-septembre pour se terminer à la fin du mois. Gel, stress hydrique, coulure, millerandage et échaudage auront eu raison des quantités de récolte, mais quelle qualité ! La magie des millésimes en 09…?

LES VINS

La belle maturité des peaux a optimisé les extractions de couleur et de tanins dans les rouges, permettant ainsi une grande concentration. Les arômes de fruits sont magnifiques et l’acidité conservée malgré de fortes teneurs en sucres offre des vins d’une incroyable fraicheur. Les blancs sont fruités et gourmands avec une juste acidité.

Le millésime 2018 en Bourgogne

LES CONDITIONS CLIMATIQUES

Le début de saison du millésime 2018 est fortement marqué par la pluie qui aura été bienfaisante pour reconstituer les ressources d’eau mises à l’épreuve lors de l’été précédent. Un printemps idéal et lumineux accélère le développement de la vigne qui présente une précocité que l’on comparerait volontiers aux millésimes 2007 et 2011. C’est au mois de mai sous des chaleurs supérieures à 30° que passe la fleur (un mois plus tôt qu’à l’habitude). Fin du mois, les pluies reviennent et, avec ces températures élevées, permet à la vigne un développement rapide et une structure de grappe très intéressantes (allongées et espacées). Juillet sera un mois sec avec des températures élevées (jusqu’à 40°). Dès le 25 juillet et jusqu’à la mi-août, la véraison s’impose. 2018 rejoins désormais les millésimes précoces de 2015 et 2017. La sécheresse qui s’accentue tout le mois d’août et l’ensoleillement supérieur à la normale favorisent inévitablement une concentration très importante en sucres.

Les vendanges commenceront au début du mois de septembre, moment de la pleine maturité phénolique des fruits.

LES VINS

Nés d’un nouveau millésime « solaire », les vins sont généreux en degré alcoolique. Le challenge pour les vignerons a été de conserver l’équilibre. Les vins rouges présentent des couleurs très soutenues, une belle extraction d’arômes de fruits rouges et noirs et une grande richesse. Les tanins ronds magnifiquement extraits donnent la puissance et la structure. L’acidité est présente et complète cet équilibre juste parfait.

Un millésime finalement particulier car avec des degrés d’alcools record (ceux de 2003), nous aurions pu nous attendre à des vins « mous » et « cuits » au regard de l’année climatique. Il n’en est rien ! Les 2018 sont intenses ET équilibrés. Ils sont promis à un radieux vieillissement au point où certains Domaines le compareraient volontiers aux légendaires 1947 !

Le millésime 2017 en Bourgogne

LES CONDITIONS CLIMATIQUES

Le premier trimestre 2017 est marqué par un hiver froid et sec. Sans neige, ni précipitations notables, le début de saison présente un déficit hydrique de plus de 70 mm. Les températures vont s’adoucir au fil des semaines mais le manque d’eau devient préoccupant. La mi-mars marque le crépuscule de l’hiver, les températures s’affolent et s’accompagnent d’un débourrement hâtif et rapide. Le gonflement du bourgeon s’observe vers le 20 mars, certaines parcelles dévoilent même le bourgeon dans le coton : prélude d’une année précoce. Les premières feuilles sont présentes dès le 6 avril à Vosne Romanée, les températures flirtent alors avec les 25°C. Durant tout le mois, l’insolation dépassera la normale sous une douceur progressive. A la mi-avril, le stade de 3-4 feuilles étalées est atteint. Lors de la seconde quinzaine d’avril, les conditions climatiques basculent au froid. L’angoisse de revivre le gel de 2016 est alors omniprésente. A nouveau les gelées matinales font craindre le pire. Par chance la catastrophe est évitée mais les températures basses ralentissent considérablement l’évolution végétative durant presque 3 semaines. La floraison est atteinte fin mai en à peine trois jours. Grâce à ces conditions idéales, les raisins sont d’une grande régularité et annoncent déjà de beaux volumes.

Des températures excessives, frôlant les 39°C le 21 juin, entrainent une croissance très rapide des baies, un peu d’échaudage et un début de stress hydrique. Le stade de fermeture de grappe est atteint dès le 30 juin en Côte de Nuits. Les pluies et la chaleur vont alterner durant tout le mois de juillet, le développement des baies et des rameaux se poursuit à un rythme soutenu et le début de véraison est observé dès le 31 juillet. Août rime avec chaleur et sécheresse. Les sucres progressent très rapidement mais la maturité phénolique n’est pas encore au rendez-vous, conséquence d’un temps trop sec. Comme la nature sait bien équilibrer les choses, les pluies tant attendues arrivent enfin les derniers jours d’août et apportent l’équilibre qui manquait. La maturation va ainsi se terminer sereinement et parfaitement jusqu’à la première décade de septembre.

LES VINS

Les rouges s’habillent de couleurs éclatantes et soutenues, du grenat au rouge rubis. La gourmandise de fruits rouges frais offre une magnifique générosité à l’ensemble des cuvées sur des notes expressives et riches. Les tanins, d’une grande finesse, complètent l’harmonie et l’équilibre de ce millésime soyeux et subtil.
Quant aux blancs, des belles notes de pêche, de fruits exotiques, alliées à une juste acidité apportent fraicheur et complexité aromatique dans la plus pure élégance du Chardonnay.
Entre 2016 et 2018, on pourrait penser que les 2017 auraient « peu d’intérêt », ne vous y trompez pas, le maître mot de ce millésime est bien « équilibre ». Dans ce domaine, ils rappellent parfois les 2002 mais avec plus de chair. Ainsi, à mon sens, il est incontournable tant le plaisir qu’il offre est généreux.

Le millésime 2016 en Bourgogne

LES CONDITIONS CLIMATIQUES

L’hiver fut encore plus doux que 2015 avec des températures au dessus des moyennes de saison, à tel point que l’on pouvait observer certains arbres fruitiers en fleurs fin février. Les premières pointes vertes sont observées à dès le 19 Avril. La gelée de Printemps durant la nuit du 26 au 27 Avril restera gravée dans la mémoire des Bourguignons. Les températures les plus basses relevées en fin de nuit ont dépassé -2°C. Le gel a été de courte durée et les dégâts ont été accentués sur certains secteurs par l’ensoleillement en tout début de matinée : des brûlures par effet loupe ont alors pu apparaître. Aucune logique apparente à ce phénomène. La répartition des dégâts est très particulière et incomparable aux précédents gels connus (1945 et 1981 pour les plus sévères). Certaines parcelles très exposées ont été épargnées alors que d’autres à mi- coteaux ont été très impactées. Pour les parcelles touchées, les dégâts sont très variables avec une moyenne de 58% de bourgeons détruits. Cet épisode désastreux stoppera la croissance de la vigne qui atteindra seulement le stade foliaire le 3 Mai. Les nombreux épisodes de pluie au mois de Mai sont intenses et rendent les travaux de la vigne très pénibles pour les hommes qui la travaillent.

La pression Mildiou est exceptionnelle mais fort heureusement la dégradation observée sur les feuilles ne se traduit pas par la même intensité sur les grappes. La pleine fleur est atteinte lors du solstice d’été qui inverse la tendance : les températures estivales seront supérieures à la moyenne de saison. La vigne témoigne une fois encore de son incroyable résistance et rattrape son retard avec cet été chaud et ensoleillé, enfin propice au bon développement de celle-ci. Le stress hydrique ressenti par la vigne fin juillet se poursuit au mois d’Août avec un début de véraison timide dès le 20 Août. Les quelques pluies de Septembre sont salutaires pour la vigne et permettent d’achever la véraison dans d’excellentes conditions. Après un Printemps chaotique et un été salvateur, les premiers raisins récoltés sont parfaitement sains, mûrs et savoureux. La vigne a profité de l’été pour repartir, arborant une végétation foisonnante qui ouvre de belles perspectives pour le millésime 2017.

LES VINS

Le millésime 2016 est généreux, soyeux et délicat (on le comparerait à 2010). Les robes des vins rouges sont profondes et intenses avec de belles nuances pourpres et grenat. Les tannins sont très fins, tout en élégance. La bouche est particulièrement longue et équilibrée, pleine de fraicheur et de tendresse. Soutenue d’une belle ampleur aromatique, on relève beaucoup d’arômes de fruits rouges frais offrant une bouche riche et veloutée. Les vins blancs sont purs et souples. Particulièrement savoureux et harmonieux, ils libèrent des arômes de fruits blancs délicats et des notes d’acacias et de fleurs blanches offrant une riche palette aromatique.

Le millésime 2015 en Bourgogne

LES CONDITIONS CLIMATIQUES

L’hiver 2015 a été particulièrement doux avec toutefois un mois de Février plus froid que la normale. Une tendance à la sécheresse s’est amorcée dès le mois de Mars et perdurera jusqu’en Juillet. La pluviométrie sera très variable d’un village à l’autre, conséquence de passages pluvio-orageux plus importants sur Vosne Romanée et Nuits St Georges que sur Savigny, Beaune, Pernand ou Gevrey. Le retour des hirondelles dès le 10 avril à Vosne annonce alors le réveil de la végétation. Les premières pointes vertes sont observées à Vosne dès le 15 Avril. Les températures quasi-estivales vont favoriser la pousse rapide de la vigne. Le cycle végétatif de 2015 se place ainsi au même niveau que 2009. La floraison aura lieu sur quelques jours seulement, la pleine fleur est atteinte dès le 1er juin. Les températures trop élevées du 3 au 7 juin vont entrainer un phénomène de « coulure » réduisant une petite partie de la future récolte. La nature en 2015 joue avec les nerfs des vignerons. Heureusement, un peu de pluie le 4 août puis le 9 réveille la véraison ; le 10 les grappes vérées atteignent 90% dans la Côte.

Ces précipitations salutaires vont engendrer une évolution rapide de la maturité dans de très bonnes conditions. En fin de mois, les raisins présentent des peaux épaisses, aux reflets d’un bleu mat mémorable, les rafles et les pépins sont parfaitement mûrs et l’état sanitaire est tout simplement remarquable. Le miracle bourguignon en somme !

LES VINS

Remarquable voire légendaire ! Le millésime 2015 a bénéficié de conditions de maturité exceptionnelles, il offre des vins profonds et structurés dans la lignée des plus grandes années. Les cuvées rouges présentent des couleurs profondes et brillantes et une magnifique complexité aromatique de fruits rouges mûrs mêlés à des notes douces d’épices. L’ampleur des vins est exaltée par la rondeur et le soyeux des tanins. La bouche, pure et harmonieuse, offre une élégante concentration, riche, dynamique et veloutée. Les vins blancs sont à la fois harmonieux, structurés et chaleureux avec de magnifiques textures aromatiques. Des arômes de fruits blancs, de poire et d’orange mûre se mêlent délicatement à quelques notes d’épices orientales et salines. La juste acidité souligne une belle fraîcheur et une charmante persistance aromatique.

Le millésime 2014 en Bourgogne

LES CONDITIONS CLIMATIQUES

Après un hiver historiquement doux, le printemps s’éveille hâtivement et le cycle végétatif reprend son activité dès la mi-mars, avec des températures avoisinant les 20°C sous abris. Le 20 avril, dimanche de Pâques, annonce que de minuscules grappes sont désormais visibles sur la pousse ; celui-ci avait été observé le 19 avril en 2011. Les conditions météorologiques restent très favorables en mai. Un début de fleur est observé dès le 23 mai dans les parcelles précoce, le stade de pleine fleur est réellement atteint le 9 juin sous des températures caniculaires : 33.5°C et 35°C le lendemain. Le début de véraison est observé le 23 juillet mais sa progression sera ralentie par le manque d’ensoleillement et les températures fraiches de mi-août. Malgré ces conditions, la maturation évolue régulièrement du fait de la précocité du millésime. Début septembre, le retour de conditions anticycloniques et du vent d’Est va parfaire l’achèvement de la véraison. Les conditions climatiques exceptionnelles de cette fin de campagne vont entrainer une belle concentration des sucres.

2014 aura porté une météo capricieuse avec un début de printemps prometteur, des épisodes de grêle destructeurs, un été maussade et un mois de Septembre salvateur. Le terme de « miracle bourguignon » prend tout son sens en cette année 2014. Un très beau millésime au final !

LES VINS

Le millésime 2014 présente un excellent profil de fruits frais, un bel éclat violacé et une robe intense, une gamme aromatique très riche, de petits fruits rouges aux parfums multiples et de belles nuances florales délicates et vaporeuses. Les tanins sont souples et élégants, de grande qualité gustative, fins et soyeux. L’ensemble donne un millésime harmonieux et suave, avec une texture chic et distinguée. Le charme de fruits croquants et frais offre une complexité aromatique savoureuse, élégante et gourmande comme le Pinot Noir sait si bien dévoiler en Bourgogne !

La Maison du Cigare

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