Maya Selva

Maya Selva

Un peu française, un peu hondurienne, une moitié auvergnate, un chouia indienne, n’est-ce pas là un mélange de racines hors du commun? En tout cas « c’est déjà le début d’un art de l’assemblage ». L’assemblage justement commence pour elle au berceau. Ses parents se sont connus à Paris où elle est née. Elle découvre le Honduras à l’âge de deux ans. Son père s’occupait de développement en Amérique latine pour le compte de la Communauté Centraméricaine, équivalent local de la C.E.E. Sa mère, née à Salers dans le Cantal, ne cultive le pathos français que parce qu’elle en est partie il y a longtemps. Selon cette dernière,  » quand je marche dans les rue de Tegucigalpa, quand je parle avec les gens, ils me prennent pour une Hondurienne ».
Maya Selva a fait son master de  » Recherche opérationnelle », option modèles statistique, en Floride-USA. Sa première passion du cigare lui vient de moins loin: des veillées étudiantes et des premières volutes parisiennes dans les années « hippies », qui ne cédaient en rien à celles des années soixante, sauf en qualité. « Tous mes amis fumaient le cigare. Mais cela ne me serait pas venu à l’esprit à l’époque de fonder une marque. Je voulais simplement faire quelque chose au Honduras. »

Au début des années quatre-vingt-dix, dîner en ville. Un des ses amis dit que son rêve serait de se faire confectionner ses propres cigares. Déclic, comme très souvent venu d’une banale conversation.

« À partir de là, c’est allé très vite, je devais faire la route de la soie en Chine, j’ai annulé pour filer au Honduras avec mon mari. Je n’y connaissais rien. Je cherchais une idée. »

Par jeu, par amité, Maya fait le tour de quelques fabriques. Les vacances deviennent un apprentissage qui dure… deux ans. Esprit de méthode. Tous les stades de la fabrication y passent avant d’acquerir ce « supplément d’âme ».

Rentrée en France avec deux centaines de cigares « hecho a mano » au Honduras, Maya Selva fait un test concluant auprès du même groupe d’amis. À l’époque, c’etait « made in Cuba » ou rien. Au Honduras elle commence à sélectionner les feuilles et à faire fabriquer; et en France, à distribuer. »

Elle y gagne un métier, une passion, et aussi une solide réputation de femme de tête.

En juin, elle fêtera les treize ans de Flor de Selva.

En 1999, elle lance sur le marché les cigares Cumpay, toujours au feeling, pas pour répondre à une demande. « Pas d’analyse de marché. C’était neuf ans après la fin de la Révolution au Nicaragua, et il y avait eu toute la libéralisation de l’investissement et de la production…Il y a 12 ans que je navigue entre le Honduras et le Nicaragua ».

Les deux fabriques produisent deux marques tout à fait differentes, qui ont quand même un trait un commun: elles sont toutes les deux les fruits du travail de la terre, du temps et des hommes.

Les différentes marques de cigares de Maya Selva :

Flor de Selva

Cumpay

Villa Zamorano